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Les deux skippers remportent la régate la plus exigeante du Léman, respectivement en temps compensé et en temps réel, au terme d’une course mouvementée, disputée dans des conditions parfois dantesques.

Genève, le 25 août 2024 – La 51è édition de la Translémanique en Solitaire a tenu toutes ses promesses. Réunissant pas moins de 125 concurrents, elle s’est déroulée dans des conditions extrêmement variées qui ont constitué un défi de taille pour tou.te.s les concurrent.e.s, avec des brises thermiques légères lors de la première moitié de la course puis des conditions soutenues, des orages et de la pluie lors du trajet retour.

La Translémanique sacre les meilleurs régatiers du Léman. Elle se court en temps réel, mais aussi au temps compensé selon une formule destinée à permettre à des voiliers différents de courir à armes égales, indépendamment des caractéristiques et du coût des embarcations. Bruno Engel est le grand vainqueur de cette catégorie, à la barre d’un voilier classique de type 5,5 m JI construit en 1966. Engel a franchi la ligne d’arrivée après 23 h 13 de navigation, 21è du classement en temps réel, ce qui constitue une formidable performance. 

« Je suis extrêmement heureux de cette victoire », a-t-il déclaré au terme de la course. « Il y a deux mois, lors du Bol d’Or, nous avons failli couler suite à une avarie de quille. Le voilier a été réparé et remis à l’eau mardi passé. Vu les conditions annoncées, j’étais un peu inquiet mais comme j’étais bien classé à la mi-course, j’ai décidé de continuer. Le coup de vent au milieu de la nuit a été brutal et j’ai pris beaucoup d’eau. Au petit matin, je me suis arrêté au large d’Excenevex pour pomper. Puis je suis reparti, le jour s’est levé et j’ai vu que j’étais toujours bien dans le coup. Je suis très heureux de m’être accroché. »

Bruno Engel devance deux « légendes » de la Translémanique: Renaud Stitelman (61 ans) et René Mermoud (76 ans), qui ne comptent plus leurs participations (et leurs victoires), tous deux dans la classe des Surprises. Déjà vainqueur des 5 Jours du Léman cet été, Stitelman a bénéficié de sa parfaite connaissance du lac; il a navigué sans instruments, et sans éclairer ses voiles, « au feeling ». 

Le classement en temps réel, qui sacre les monocoques les plus rapides et spectaculaires du Léman, a quant à lui été dominé par les Psaros 33, qui occupent les sept premières places du classement général. Déjà en tête à la marque de mi-parcours, Philippe Seguret (PRO YACHTING NIVOSE 1933) a franchi la ligne d’arrivée à 3h49’28’’, après 18 h19’ de navigation. Il devance Guillaume Girod (Raijin) de près d’une heure, puis Nicolas Groux (MSC). 

Parmi les faits de course les plus spectaculaires, on note le chavirage du voilier Vite, de Serge Vittet, qui a patienté sur sa coque chavirée avant de recevoir l’assistance d’un de ses concurrents, Alain Widman. 41 participants se sont par ailleurs retirés de la course. 

Après la victoire de Christian Monachon l’an passé à bord d’un 6.5m SI construit en 1932, c’est donc à nouveau un voilier classique, construit en acajou en 1966, qui remporte la Translémanique en Solitaire cette année. La régate consacre par ailleurs des skippers intergénérationnels, avec Miguel Vieira Batista, 19 ans, et René Mermoud, 76 ans, respectivement cinquièmes et troisièmes. 

Voiliers classiques et prototypes en fibre de carbone, jeunes loups aux dents longues et vieux briscards dotés de la « science du Léman »; la Translem est bel et bien la reine des régates du Léman. 

Photo ©Danielle Engel